La confédération des Commerçants De France s’indigne du partenariat La Poste Temu : une concurrence déloyale institutionnalisée

Paris, le 17 octobre 2025 — La Confédération des Commerçants de France (CDF) exprime sa vive indignation après l’annonce du protocole d’accord entre Colissimo (La Poste) et Temu visant à « renforcer leur collaboration logistique » et à « soutenir les vendeurs français » sur la plateforme. Pour la CDF, cet accord met le réseau logistique public au service d’un acteur étranger régulièrement mis en cause pour des pratiques commerciales et des produits non conformes, au détriment du commerce de proximité et de l’économie française.

Un signal politique et économique inacceptable

La CDF dénonce un partenariat qui institutionnalise des distorsions de concurrence au détriment du commerce de proximité. Un opérateur public ne peut servir de vecteur à un modèle qui inonde le marché de produits non conformes et à bas coût, fragilisant le maillage commerçant, l’emploi local et la vie des centres-villes. Au nom de l’équité concurrentielle, de la souveraineté commerciale et de la mission de service public, la CDF exige le réexamen immédiat de cet accord et des garanties concrètes en matière de conformité, de fiscalité et de responsabilité environnementale et sociale.

La Poste, détenue par l’État, ne peut cautionner ce modèle

La Caisse des Dépôts (66 %) et l’État (34 %) sont actionnaires de La Poste. Ils portent donc une responsabilité directe dans ce choix, qui contredit les objectifs affichés de ré-industrialisation, de transition écologique et de soutien au commerce local.

Une dépendance inquiétante aux flux importés des plateformes

La CDF alerte sur une captation excessive des flux postaux par des places de marché extra-européennes, révélatrice d’une dépendance croissante de l’opérateur public à des modèles sociaux, environnementaux et fiscaux contestés. Une telle concentration de trafic fragilise la mission de service public, accroît la vulnérabilité stratégique de la filière logistique et aggrave les distorsions de concurrence supportées par le maillage commerçant dans les territoires. La CDF demande des garde-fous immédiats : transparence sur les volumes et conditions, conditionnalité stricte (conformité, fiscalité, traçabilité) et réorientation prioritaire des capacités au service du commerce de proximité.

Un cadre européen trop lent : la CDF appelle à une accélération immédiate

La CDF alerte : le tempo européen est insuffisant face à l’ampleur des flux importés via plateformes. Tant que la réforme douanière (fin des franchises de faible valeur et traitement systématique des petits colis), l’application ferme du DSA aux marketplaces et la mise en œuvre opérationnelle des règles sécurité-produits ne sont pas accélérées et harmonisées, les distorsions de concurrence continueront de pénaliser le commerce de proximité. La CDF demande à la Commission et aux États membres un calendrier resserré, des contrôles renforcés (amont logistique et en ligne), des sanctions effectives (jusqu’au déréférencement) et une traçabilité obligatoire des vendeurs et des produits. Institutionnaliser ces flux via un opérateur public français, tant que l’UE n’a pas verrouillé le cadre, est un contresens.

Ce que la CDF demande

  • Réexamen immédiat du protocole d’accord La Poste–Temu et audit indépendant sur sa compatibilité avec la mission de service public (cohérence avec les objectifs industriels, écologiques et territoriaux).
  • Transparence sur les engagements de conformité (sécurité des produits, fiscalité, TVA, douane) exigés de Temu dans le cadre de l’accord.
  • Plan d’équité concurrentielle : soutien logistique prioritaire aux PME françaises et aux réseaux de commerce de proximité ; clause de conditionnalité environnementale et sociale sur les partenariats de l’opérateur public.
  • Action gouvernementale immédiate : la CDF interpelle le Gouvernement et le ministre du Commerce afin d’aligner La Poste sur les orientations françaises et européennes (lutte contre la non-conformité, déréférencement des sites contrevenants, réforme douanière).
Selon Pierre Bosche, président de la CDF « On ne peut pas demander aux commerçants français de payer loyers, impôts, taxes et salaires, et de tenir nos centres-villes, tout en confiant, via un opérateur public, une autoroute logistique à des plateformes qui inondent le marché de produits non conformes. Cet accord doit être revu d’urgence. »
voir le communiqué de presse : CDF COMMUNIQUE CONTRE LA POSTE TEMU

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