Face à l’essor démesuré de certaines plateformes de e-commerce, telles que Shein et Temu, la Confédération des Commerçants de France alerte sur leurs pratiques déloyales et demande une action immédiate pour rétablir l’équité entre ces acteurs et les commerçants français.
Des pratiques qui menacent le commerce local
Shein, Temu et d’autres plateformes similaires exploitent un modèle économique qui repose sur :
- L’absence de droits de douane pour les colis de moins de 150 euros : Ces plateformes profitent d’un vide juridique européen, permettant à des millions de petits colis de franchir nos frontières sans être soumis à des contrôles stricts ou à une taxation équitable.
- Des tarifs postaux préférentiels : En tant qu’expéditeurs étrangers, ces plateformes bénéficieraient d’accords internationaux avantageux, via l’Union Postale Universelle (UPU), leur permettant d’expédier à moindre coût. Pendant ce temps, les commerçants français doivent supporter des frais logistiques bien plus élevés.
- Un contournement des normes européennes : Les produits vendus échappent à de nombreux standards européens en matière de sécurité, d’étiquetage et de traçabilité.
- Une pression sur les droits sociaux et environnementaux : Leur production de masse s’appuie sur des chaînes d’approvisionnement opaques, souvent associées à des conditions de travail précaires et une empreinte carbone considérable.
Ces pratiques créent une concurrence totalement inéquitable, asphyxiant les commerces locaux qui respectent les règles fiscales et sociales en France.
Une demande d’action urgente et concrète
Pour protéger les commerçants français et garantir une concurrence loyale, la Confédération des Commerçants de France demande :
- L’adoption par le Sénat de la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile, déjà adoptée à l’unanimité en première lecture à l’Assemblée nationale.
- La suppression de l’exonération des droits de douane pour les colis de moins de 150 euros :
Instaurer un contrôle systématique des petits colis afin que toutes les marchandises importées soient soumises aux taxes douanières et à la TVA.
- La renégociation des accords postaux internationaux :
Réviser les conditions avantageuses offertes aux plateformes étrangères, afin de mettre fin à cette distorsion de concurrence.
- Le renforcement des contrôles aux frontières :
Intensifier les inspections pour garantir la conformité des produits importés aux normes européennes de sécurité et de durabilité.
- La mise en place d’une taxe environnementale :
Taxer les importations issues de modèles de production non durables et à faible coût, afin de limiter leur impact écologique.
- Une sensibilisation accrue des consommateurs :
Lancer une campagne nationale pour alerter sur les conséquences de l’achat auprès de ces plateformes, qu’il s’agisse de la destruction du commerce local ou de l’impact environnemental.
- Un soutien renforcé aux commerçants français :
Augmenter les aides et subventions pour les commerces de proximité et favoriser les initiatives locales et les circuits courts.
Protéger le commerce local, c’est protéger notre économie et notre société
Les commerçants français ne peuvent plus supporter une concurrence biaisée, où des plateformes extra-européennes, opérant hors des cadres légaux, prospèrent au détriment des acteurs locaux. C’est la délocalisation du commerce qui est en marche.
« Le commerce de proximité est essentiel à l’économie française, mais aussi à la vie sociale de nos villes et villages. Laisser Shein, Temu et d’autres plateformes agir sans contrôle, c’est risquer de voir disparaître un pilier fondamental de notre société. Nous demandons une régulation immédiate pour garantir l’équité et protéger nos commerçants », déclare Pierre Bosche, président de la Confédération.
Laure BRUNET – RUINART DE BRIMONT
Déléguée Générale
06 75 13 68 37